Avant la construction de la route en 1962, les habitants empruntaient le chemin muletier. La DDE passe aujourd’hui une à deux fois par jour en hiver pour déblayer la neige et les pierres. Janvier 2017.

Une trentaine de maisons constitue le village, seule une poignée est occupée l’hiver. A l’arrière plan la Pyramide du Taillefer. Janvier 2017.

Les quatre habitants à l’année sous les portraits de six des sept derniers présidents, à la mairie. De gauche à droite : Katie, Olivier, Marco et Stéphane, le maire du village. Janvier 2017.

Stéphane, le maire du village : « C’est beaucoup d’indivisions ici et les gens ne veulent pas vendre. Ils ne se battent pas pour faire les successions, parce que les maisons ne valent pas grand-chose. » Janvier 2017.

Stéphane et Olivier partagent un repas. Stéphane : « Je me suis présenté comme maire parce que j’avais envie que ça bouge un petit peu à Oulles. Ce travail me prend plus de temps que je ne le pensais. » Janvier 2017.

Deux heures du matin. Stéphane descend dans la vallée quatre fois par semaine pour travailler. Primeur, il se rend à plus d’une heure de route pour récupérer des légumes et des fruits à Grenoble et revient les livrer en stations dans les restaurants ou fait le marché le samedi à Bourg-d’Oisans. Janvier 2017.

À l’initiative de l’association « Oulles en vie », une buvette a été montée à l’été 2016 pour servir bénévolement randonneurs et touristes de passage. Janvier 2017.

Olivier, 53 ans, est le dernier arrivé à Oulles, en décembre 2015. Après avoir vécu une quinzaine d’années en Suède, il travaille comme saisonnier dans la région de l’Oisans : « Au mois de juillet j’ai entendu parler d’une fête au village, je suis monté à pied. Quelqu’un m’a présenté le maire et puis on a gardé contact et voilà comment je me suis retrouvé ici. » Mars 2017.

Dans la rue principale d’Oulles qui mène à l’église et la mairie. À droite, la maison de Stéphane. Janvier 2017.

Le conseil municipal au mois de mars. Il se tient 6 à 7 fois par an dans le bureau du maire. Cinq des sept conseillers sont aujourd’hui présent (tous à gauche). A droite : Katie et Olivier assistent comme habitants au conseil. Mars 2017.

Habitants et amis préparent une des rares fête de l’année : un repas de farcis, une spécialité de la région. Une cinquantaine de personnes sont attendues. Janvier 2017.

Dans une des salles de la mairie qui servait anciennement d’école, habitants, résidents et amis boivent un verre après avoir épluché des patates pour la fête du lendemain. Janvier 2017.

Marie-Louise, au centre, debout, fut la dernière à naître à Oulles en 1952. « J’ai passé mon enfance ici, j’étais à l’école jusqu’à ce qu’elle ferme, on n’était plus que deux. Mes parents ont construit la maison à dos de mulet dans les années 50. » Janvier 2017.

Vue sur le massif de l’Oisans et les virages de l’Alpe d’Huez. Janvier 2017.

Le village orienté plein sud, chauffé par le soleil, tire son nom : Oulles, de « marmite ». Ses habitants sont appelés les Drouillés. Avril 2017.

Kevin, 28 ans, originaire de Picardie, est le secrétaire de mairie. Il travaille 12 heures par semaine à Oulles et 23 heures sur un poste identique dans une commune avoisinante. « Je préfère faire une heure de route en montagne dans des conditions difficiles plutôt qu’une heure d’embouteillage à Paris ! » Avril 2017.

Patrick, 57 ans, habite dans l’agglomération grenobloise, il monte régulièrement au village avec son frère. Leur grand-père habitait Oulles il y a plus de 100 ans. « On a connu Oulles dés l’âge de cinq ans mais on n’a jamais habité ici. On a vu la désertification et la disparition des paysans. Quand je serai à la retraite, je viendrai m’installer ici sauf si l’autre là-haut nous rappelle. » Avril 2017.

A droite, la tombe de l’ancien maire Joseph Vieux. Avril 2017.

Clotilde, née en 1943 au village, et sa petite nièce qui monte rarement à Oulles. « Mon père est venu d’Italie pour reconstruite l’église détruite par l’incendie en 1935. Il a rencontré ma mère ici, ils se sont mariés, elle avait 17 ans. Mon père était maçon dans la vallée et paysan au village. Il avait 4-5 vaches, des chèvres et des cochons. Je suis partie d’Oulles pour mes études à Bourg d’Oisans. Je remontais à pied le samedi par le chemin, il n’y avait pas encore de route. » Avril 2017.

Dimanche 23 avril, à la mairie, pour le premier tour de l’élection présidentielle. Patrick à droite et son frère Michel à l’arrière plan. Les sept élus se relaient toute la journée pour tenir le bureau de vote qui compte 35 inscrits. Avril 2017.

En attendant le dépouillement, Stéphane prépare un barbecue chez lui avec sa compagne Véronique, Olivier et deux autres résidents. Avril 2017.

20h10. Olivier regarde d’un œil distrait les résultats de l’élection présidentielle, puis éteint la télé et retourne travailler devant son ordinateur. Avril 2017.

Vue sur la massif de l’Oisans au petit matin. Avril 2017.

Stéphane, le maire : «  En été il y a beaucoup de vélos et de randonneurs mais on n’est pas un centre touristique majeur de l’Oisans. » En contrebas, le village d’Oulles. Août 2017.

La fête du pain est organisée depuis une dizaine d’années au début du mois de juillet. Patrick enfourne des gratins dauphinois après le pain. Juillet 2017.

80 à 100 personnes montent de la vallée pour profiter du repas. Juillet 2017.

Dans l’église, une chorale venue de la Côte-d’Or. Juillet 2017.

Stéphane, primeur, rentre chez lui en fin d’après-midi après s’être levé à 2h du matin. L’été est une saison importante pour lui avec la présence des touristes. Stéphane livre des restaurateurs dans les stations et fait deux marchés par semaine. Août 2017.

Pour la deuxième année consécutive, le village accueille un chantier international. Des jeunes Serbes, Espagnols, Italiens, Maliens, Russes ou encore Mexicains refont l’ancien sentier qui menait de la vallée au village. Août 2017.

Les treize volontaires travaillent le matin et disposent de l’après-midi pour découvrir la région. Au centre, Adboul, Guinéen, vit actuellement en famille d’accueil. Août 2017.

Le budget nourriture de l’association organisatrice est de 5,50 euros par personne et par jour mais une partie des volontaires se cotisent pour faire d’autres provisions. Août 2017.

Sept heures du matin, les volontaires vont déjeuner avant de partir travailler. La commune a dépensé 5 000 euros pour accueillir ce chantier international. Août 2017.

L’éleveur de moutons qui a mis en alpage ces bêtes sur la commune pour l’été offre des agneaux aux habitants. Martial prépare le « gigot bitumé », une tradition dans le BTP qui consiste à faire cuire la viande, enveloppée d’aluminium et de papier kraft, dans du goudron. Août 2017.

Le repas rassemble les habitants, les volontaires internationaux et quelques amis venus de la vallée. D’ici quelques jours, à la fin du mois d’août, une fois les jeunes du chantier international et les derniers touristes partis, Oulles reprendra son rythme habituel. Stéphane : « Au mois de septembre ça se calme. En semaine il n’y a quasiment plus personne qui monte. » Août 2017.

Vue sur Oulles. Stéphane, maire du village : « Avant, les paysans vivaient ici avec une vache laitière, dix moutons et un cochon. Je pense que les anciens ont souffert ici. Aujourd’hui, t’es fier de dire que tu habites à la montagne mais pour mes grands-parents c’était la honte. Ils étaient les bouseux quand ils descendaient à l’école dans la vallée. » Octobre 2017.

Dans une ancienne bergerie aménagée où se réunissent les chasseurs après la battue. Ce dimanche un chevreuil a été tué, ils rentrent parfois bredouille. Octobre 2017.

La route est si peu fréquentée à l’automne que les habitants reconnaissent l’arrivée de leur voisin au bruit du moteur. Ici André, dans la voiture, avec Martial et Marie-Louise. Octobre 2017.

Chez Marie-Louise et Martial qui habitent plus de la moitié de l’année au village. Martial travaillait dans la bâtiment : « Je suis monté à Oulles avant de rencontrer ma femme, c’était pour un bal. C’était vivant ici, on tirait le feu d’artifice sous la neige. » Octobre 2017.

La sinueuse départementale 221 pour accéder à Oulles. Au fond la vallée de la Romanche qui mène à Bourg-d’Oisans. Octobre 2017.

Marco, Olivier et sa compagne Russe, Svetlana, qui passent quelques semaines au village, partent dormir pour la nuit dans un refuge. Octobre 2017.

C’est la saison creuse de l’année pour Stéphane, primeur dans les villes et villages avoisinants, il passe plus de temps au village. Octobre 2017.

Stéphane ramasse les dernières pommes de terre de son jardin. « Ça fait quatre ans que j’habite à Oulles mais petit j’y passais mes vacances. Mes grands-parents ont toujours habité là. Et ce depuis des générations, du côté de ma grand-mère, ça remonte très loin (peut être en 1600), mon grand-père lui était italien il est arrivé en 1934 ou 35. » Octobre 2017.

Stéphane vient vérifier tous les jours le courrier à la mairie et expédie les affaires courantes. Octobre 2017.

Laurent, l’un des paysans de la vallée, qui laisse en pâture ses bêtes l’été redescend des vaches avant l’arrivée de la première neige. Octobre 2017.

L’électricité a été installée en 1954 à Oulles, la route fut construite en 1962. Marie-Louise née au village raconte ce paradoxe : « Il y avait encore un peu de monde dans les années 50 mais avec la construction de la route les gens sont partis. » Octobre 2017.