Les petites mains des musées

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Les petites mains des musées

 

« Photographier les surveillantes des salles ?! Pourquoi faire ? Elles ne sont pas importantes, elles ne font rien à part éteindre et allumer les lumières. Allez plutôt photographier monsieur le directeur ! ». C’est ce que l’on m’a répondu la première fois dans un musée de Chisinau, la capitale de la Moldavie.

En persévérant, les portes des quatre musées les plus importants de la ville se sont finalement ouvertes. Ces femmes, sans qui ces lieux culturels ne fonctionneraient pas, gagnent entre 50 et 100 euros par mois, la plupart d’entre elles ont plus de soixante ans et travaillent pour compléter leur maigre retraite.

En Moldavie, ex-république soviétique, le salaire moyen s’élevait en 2010 à 175 euros mensuel (1). Un appartement deux pièces dans la capitale se loue 150 à 200 euros. Les charges et notamment le chauffage peuvent atteindre plus de la moitie du prix de la location mensuelle. Impossible de vivre avec un tel salaire. La grande majorité des Moldaves s’appuient sur l’aide familiale de la campagne. Fruits, légumes et viandes parviennent dans les grandes villes pour aider les proches.

Les Moldaves comptent aussi sur les devises envoyées de l’étranger par le million de personnes qui a émigré, soit un quart de la population. En 2010, environ 900 millions d’euros ont transité officiellement par des banques jusqu’en Moldavie.

Portraits de femmes dans les musées d’ethnographie, de Brancusi, d’art et d’histoire de Chisinau.

1 – Sources du Bureau National des Statistiques de Moldavie.