Ecopla debout

Ecopla Debout

 

Septembre 2016 – janvier 2017

L’entreprise Ecopla nichée au pied du massif de la Chartreuse à Saint-Vincent-de-Mercuze (Isère) fabriquait depuis 1960 des barquettes d’aluminium destinées au secteur agroalimentaire.
Filiale de Pechiney jusqu’en 1996, elle est rachetée à de multiples reprises jusqu’à son dernier propriétaire Bawtry Investment Ltd en 2012 qui pille la trésorerie. C’est à ce moment la que la production et le chiffre d’affaires d’Ecopla chutent.

Placée en redressement judiciaire en mars 2016, elle est liquidée quelques semaines plus tard. Les machines s’arrêtent et les 77 salariés se retrouvent sans emploi.

Une vingtaine d’entre eux montent une Scop (Société coopérative et participative) et rassemblent plus de deux millions d’euros pour reprendre l’entreprise.

En juin le tribunal de commerce de Grenoble repousse le projet de Scop au profit du concurrent italien Cuki qui prévoit de fermer définitivement l’usine. Les membres de la Scop font appel.

Durant l’été, l’usine est occupée par des ex-salariés qui craignent que Cuki récupère leurs outils de travail. Un petit groupe se rend à Paris faire le tour des QG des politiques pour expliquer la situation d’Ecopla et leur projet.

Au début de l’automne, les politiques défilent dans l’usine : Benoit Hamon, Emmanuel Macron, Cécile Duflot et Pierre Laurent apportent leur soutien.

Le 5 octobre, jour de l’audience, deux cents personnes se réunissent devant le tribunal de Grenoble.

Début octobre : Cuki fait cadenasser l’entrée de l’usine, les ex-salariés se rassemblent dorénavant dans la maison des associations du village à côté : le Touvet.

20 octobre : délibéré. L’appel est jugé irrecevable, la présidente de la Cour met en cause le ministère public qui aurait dû faire appel en juin dernier, car seul habilité.

Octobre-novembre : les ex-salariés continuent leur lutte, rencontrent Michel Sapin, ministre de l’économie et de l’industrie à Paris, Jean-Luc Mélenchon en meeting à Chambéry et Benoît Hamon à Grenoble.

3 novembre : nouvelle audience, la cour d’appel de Grenoble étudie le recours en tierce opposition déposé par les anciens salariés d’Ecopla.

16 novembre : la cour d’appel de Grenoble rejette le recours en tierce opposition.

Décembre : les ex-salariés préparent une assemblée générale le 14 décembre à la bourse du travail de Grenoble avec François Ruffin, journaliste à Fakir, collent des affiches et tractent sur les marchés.

14 décembre : L’assemblée générale « Alu Debout », coorganisée avec des membres du journal Fakir, à la bourse du travail de Grenoble réunit plus de 400 personnes. Elle acte de la reprise de l’usine à Saint-Vincent-de-Mercuze le 14 janvier 2017.

20 décembre : alerté par la présence de camions aux abords de l’usine de Saint-Vincent-de-Mercuze, des ex-salariés et des dizaines de soutiens bloquent l’entrée de l’entreprise pour empêcher que Cuki ne récupère du matériel.

Début janvier : les ex-salariés décident d’annuler l’action de reprise de l’usine pour pouvoir négocier avec Cuki sous l’égide du ministère de l’économie.

10 janvier : neuf ex-salariés d’Ecopla se rendent à Paris pour une réunion avec Cuki et des membres du cabinet du ministère de l’Économie. Un accord oral est trouvé pour la reprise de l’activité, les ex-salariés s’engagent a ne plus communiquer avec les médias pour finaliser le projet.